Dans l’exemple ci-dessus, le Fou noir subit un clouage absolu de la Tour blanche car il ne peut bouger sans mettre son Roi en échec. Par contre, le Cavalier noir subit un clouage relatif du Fou blanc. S’il se déplace pour capturer la Tour blanche, le Fou blanc prend le Dame noire.

Ici, le pion attaque la Tour noire qui est clouée par le Fou blanc. Ne pouvant s’échapper, elle sera capturée le coup suivant par un simple pion. Le clouage relatif le plus célèbre se retrouve dans le mat de Legal.

1. Chasser la pièce clouante Le Fou blanc cloue le Cavalier noir sur la Dame noire. Le pion h7 avance en h6 pour forcer le Fou soit à prendre le Cavalier soit à reculer. Si le Fou blanc recule en h4, les Noirs peuvent chasser le Fou en avançant leur pion de la case g7 à g5 et faire disparaître le clouage.

2. Retirer la pièce visée à travers le clouage Le Fou blanc cloue le Cavalier noir sur la Dame noire. Pour annuler le clouage, la Dame noire peut quitter la diagonale dangereuse. La Dame noire peut se déplacer sur la case e6 pour mettre fin au clouage tout en continuant de protéger son Cavalier. Mais elle peut aussi se rendre ailleurs puisque le Cavalier noir est également protégé par le pion en g7.

3. Intercaler une pièce contre le clouage Le Fou blanc cloue le Cavalier noir sur la Dame noire. Pour annuler le clouage, le Fou noir peut s’intercaler sur la diagonale dangereuse. Le Fou noir peut se placer sur la case e7 pour mettre fin au clouage tout en maintenant la protection du Cavalier. La Dame et le Cavalier sont donc libérés et peuvent se déplacer à leur guise.

La pièce non protégée

La pièce non protégée est une faiblesse de l’adversaire qui peut être punie tactiquement. Une pièce non protégée peut subir une attaque double (fourchette) et être capturée.

Dans le diagramme ci-contre, les Noirs menacent le Fou blanc attaqué deux fois et protégé uniquement par son Roi. Par contre, les Noirs possèdent un Cavalier qui est sans protection. Les Blancs peuvent en profiter en plaçant une attaque double. La Dame blanche vient en c8 et administre un échec au Roi noir. En c8, la Dame blanche attaque également le Cavalier noir non défendu. Au coup suivant et après la protection du Roi noir, la Dame blanche capturera le Cavalier noir.

Ici, la Dame blanche peut attaquer les deux pièces noires non protégées et capturera celle délaissée par les Noirs. La Dame blanche vient en b4 et attaque simultanément la Tour noire et le Cavalier noir non défendus. Après avoir défendu leur Tour qui reste la pièce la plus importante encore en jeu, la Dame blanche s’emparera du Cavalier noir.

1. la protection directe Ce diagramme est similaire au précédent à un détail prés. Ici, une des deux pièces non protégées peut aider sa collègue. La Dame blanche attaque la Tour noire et le Cavalier noir en se plaçant sur la case b4. La Tour noire vient en e8 et protège le Cavalier noir de l’attaque de la Dame blanche.

2. la protection indirecte Pour se débarrasser de l’attaque double, la Tour noire peut se déplacer en a8, c8 ou d8 et menacer de faire échec et mat au Roi blanc en venant sur la première rangée. Une fois que les Blancs se seront défendus contre cette menace, les Noirs protégeront leur Cavalier sans défense.

La fourchette

La fourchette est le second outil tactique très facile à apprendre. Il consiste à attaquer deux pièces simultanément avec une seule. Cette double attaque peut permettre la capture d’une des deux pièces. La fourchette peut être réalisée avec toutes les pièces mais c’est l’arme préférée du Cavalier.

Ici, les Blancs inflige une fourchette royale. De la case e7, le Cavalier fait échec au Roi noir tout en attaquant la Dame noire qui ne peut s’enfuir. Au coup suivant et après que le Roi noir se soit déplacé, le Cavalier blanc capture la Dame noire.

Dans ce diagramme, les Blancs inflige une fourchette à l’aide d’un simple pion. Le pion après s’être déplacé de d5 en d6 attaque simultanément la Tour noire et le Cavalier noir. Une des deux pièces pourra s’échapper pendant que l’autre succombera à l’appétit du pion blanc.

Voyons les autres possibilités de fourchette

La fourchette de Tour

La fourchette de Dame.

La fourchette de Fou

La défense sur une fourchette

Une fourchette est souvent redoutable mais il existe parfois quelques solutions pour y échapper.

1. la protection directe La fourchette réalisée par la Tour peut être parée par le déplacement du Cavalier noir de la case f6 à la case d7 ou d5. Le Cavalier n’est plus attaqué et il protège le Fou noir. De même, le Fou noir peut se déplacer en d8 ou en d4 pour s’écarter de l’attaque directe de la Tour blanche tout en protégeant le Cavalier noir.

2. la protection indirecte (par clouage) Pour ce débarrasser de la fourchette de pion, la Tour noire peut se déplacer en d8 et clouer le pion sur son Roi. Le pion blanc ne pourra pas capturer le Cavalier noir car il provoquerait un échec de la Tour noire sur le Roi blanc.

3. la protection indirecte (par échec intermédiaire) Pour ce débarrasser de la fourchette de pion, la Tour noire peut donner un échec intermédiaire au Roi blanc en se déplaçant sur la case b3. Après le mouvement du Roi blanc, le Cavalier noir se retirera de l’attaque du pion blanc. De la même manière, le Cavalier noir peut s’échapper de la fourchette en donnant échec au Roi à partir de la case e5. Après le mouvement du Roi blanc, le Cavalier peut capturer le pion c6 ou la Tour noire peut se retirer de l’attaque du pion blanc.

La batterie

La batterie est un outil tactique aussi simple à apprendre que les trois premiers outils. Comme l’enfilade ou la fourchette, la batterie permet d’attaquer simultanément deux endroits à la fois. En combinant une pièce à longue portée (Dame, Tour ou Fou) découverte par le mouvement d’une seconde pièce, on obtient une attaque double. Lorsque la pièce découverte attaque le Roi adverse, il s’agit d’un échec à la découverte.

La batterie est formée par la Tour blanche et le Fou blanc. En se déplaçant en e4, le Fou blanc attaque le Fou noir et la Tour blanche découverte attaque également le Cavalier noir}}|

La nouvelle batterie est formée d’un Fou et d’un pion blanc. Le pion avance et attaque la Tour noire en découvrant le Fou blanc qui attaque la seconde Tour noire. La défense sur une batterie

Il existe trois défenses principales contre une batterie

1. la protection mutuelle Les deux Cavaliers sont attaqués simultanément par la batterie Fou-Tour noire. Le Fou noir quitte la case c6 pour attaquer le Cavalier blanc en g6 et découvre la Tour noire qui attaque en même temps le Cavalier blanc en c4. Par un déplacement sur la case e5, un des deux Cavaliers blancs peut protéger son compère.

2. la contre-attaque La batterie Cavalier et Tour noire attaque simultanément le Cavalier et la Tour blanche. Le Cavalier blanc peut également attaquer la Tour noire et rééquilibrer les menaces de capture de Tours. Sur l’exemple précédent (protection mutuelle), le Cavalier peut effectuer une contre-attaque au lieu de protéger son compère en g6. Le Cavalier c4 se déplace en d6 et réalise une fourchette entre le Fou et la Tour noire. Si le Fou noir capture le Cavalier en g6, l’autre Cavalier prend la Tour noire en c8.

3. l’échec intermédiaire La batterie Cavalier et Fou noir attaque simultanément le Fou et la Tour blanche. La Tour blanche peut administrer un échec au Roi noir et se dégager de l’attaque du Fou noir. Après la protection contre l’échec, le Fou blanc pourra se retirer de l’attaque du Cavalier noir.

L’échec perpétuel est un moyen tactique de défense pour forcer la nullité de la partie alors que tout est perdu. L’échec perpétuel impose une série de coups obligatoires à l’adversaire qui ne peut pas prendre de fin. A partir de trois fois la même position obtenue, le joueur peut demander la nulle comme il est indiqué dans les règles

Dans cette position, les Blancs sont perdus. Les Noirs menacent de faire échec et mat soit par Dxg2 soit par Td1. Les Blancs ne peuvent se protéger de ces deux menaces simultanément. Les Blancs ne possèdent pas suffisamment de matériel pour mater à leur tour le Roi noir. Il ne reste qu’une solution aux Blancs, harceler le Roi sans cesse et obtenir la nullité de la partie par un échec perpétuel. Dans cet exemple, le Roi noir est en échec et il ne peut s’y soustraire qu’en se déplaçant sur la case h7. La Dame blanche vient en h5 et redonne échec au Roi noir. Celui-ci n’a toujours qu’une seule solution et s’échappe sur la case g8. La Dame blanche revient en e8 pour donner échec. La Dame blanche continuera ce petit aller-retour sur les cases e8 et h5 en donnant échec sans que les noirs puissent y faire quelque chose. C’est un échec perpétuel

Ici encore, les Blancs sont mal en point. Les Noirs possèdent une écrasante supériorité numérique (Dame + Tour + 1 pion contre un Fou + un Cavalier). De plus, les Noirs menacent de mat en un coup de plusieurs façons. Le salut des Blancs réside dans un échec perpétuel possible dans la configuration de la position actuelle. Le Cavalier blanc vient en g6 et fait échec au Roi. Le Cavalier ne peut être pris et le Roi noir n’a qu’une seule case disponible (h7) car la case g8 est battue par le Fou en a2. Après Roi en h7, le Cavalier revient en f8 pour donner un nouvel échec. Le Roi ne peut pas fuir par g6 contrôlé par le Cavalier blanc. Le Roi noir doit se résoudre à revenir sur sa case précédente en h8. Le Cavalier retourne en g6 en donnant une nouvelle fois échec. C’est un échec perpétuel.